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Il y a 70 ans, André Salvat déjouait les assauts ennemis à Bir Hakeim

18 Juin 2012 , Rédigé par francaislibres.over-blog.com Publié dans #1ere DFL

Lu dans http://www.lindependant.fr/2012/06/11/il-y-a-70-ans-andre-salvat-dejouait-les-assauts-ennemis-a-bir-hakeim,145233.php

 

 

 

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Perpignan
Il y a 70 ans, André Salvat déjouait les assauts ennemis à Bir Hakeim
Le 11/06/2012 à 06h00 par Barbara Gorrand

 

André Salvat, un des cinq derniers survivants de la bataille de Bir Hakeim.  © Photo Philippe Rouah

C'était il y a soixante-dix ans exactement. La peau tannée par le soleil libyen, la bouche asséchée par la poussière, un jeune homme de 22 ans dirige une section de soldats tahitiens, dans le fracas incessant des bombardements ennemis. Il ne le sait pas encore, ce jeune homme, mais il est en train de changer le cours de la guerre. Ce n'est pas sa première bataille, pourtant. Ce sera loin d'être sa dernière. Mais Bir Hakeim restera dans les livres comme la première victoire des forces françaises libres…

Soixante-dix ans plus tard, les yeux d'André Salvat pétillent malicieusement lorsqu'on l'interroge sur son parcours de héros. "C'est plutôt casse-pieds", s'amuse-t-il. Même si cette victoire, il en est fier, ce n'est pas la gloire qu'il était allé chercher en Libye. Né à Prades, fils de modestes commerçants, André Salvat s'est engagé très tôt avec les enfants de troupe. "Quand je suis parti, ma mère m'a dit : 'Tu n'es pas bien avec nous ?'. J'étais très bien à Prades ! Mais j'avais cela en moi". André Salvat poursuit son engagement à Perpignan, avant d'être affecté au Liban. "Lorsqu'on nous a annoncé l'armistice, en 1940, j'étais au 24e Régiment d'infanterie coloniale, à Tripoli. Et au moment de l'armistice, je me suis dit : 'Un enfant de troupe doit se battre !'. L'appel du général De Gaulle ? Je n'en avais jamais entendu parler !".

Compagnon de la Libération
Avec de faux ordres de mission, André Salvat et une centaine d'hommes dirigés par le capitaine Folliot s'engagent donc dans la première campagne de Libye. "Nous étions une bonne petite équipe, avec le lieutenant Barberot, ce marin qui avait refusé de rester sous les ordres de Pétain. Il avait la réputation d'un fou mais je vais vous dire : j'étais aussi fou que lui !". C'est à l'issue de cette première campagne qu'André Salvat, alors sous-officier sera parmi les premiers à être fait Compagnon de la Libération…

Puis, en tant qu'aspirant sous-lieutenant au sune exposition très documentée est visible au Centre départemental de mémoire, à Perpignan. ue, il est déployé à Bir Hakeim. "Avec mes hommes, ces Tahitiens dont on n'a pas assez vanté le courage, on était enterrés dans des trous individuels, selon les conseils du général De Larminat. Quand on sortait pour faire des 'Jock column' - incursions rapides de petites colonnes de véhicules dans les lignes ennemies, destinées à le destabiliser, NDLR - on n'oubliait pas de saluer Miss Travers, qui était le chauffeur du général Koenig, lequel nous demandait de ramener des prisonniers…».

Le dernier homme de Bir Hakeim Derrière ce récit de camp scout se cache pourtant une toute autre réalité. André Salvat et sa section sont chargés de 'tenir' l'une des trois entrées de Bir-Hakeim, dessinées au milieu d'un champ de 130 000 mines, sous les bombardements des troupes germano-italiennes de Rommel. Il y a parfois jusqu'à cent avions dans le ciel, lâchant leurs bombes de 500 kg sur les troupes françaises. Et il fait soif, grand soif dans le désert libyen. "Tellement qu'à la fin, on buvait l'eau des réservoirs des véhicules ! Toute la brigade est passée par là ! Quand le siège a commencé, les Anglais nous ont dit : 'Tenez au moins 4 jours'. On a tenu 10 jours…». Quand, finalement, le général Koenig décidé l'évacuation, c'est toute la 1re Brigade française libre qui passe par la chicane d'André Salvat. "Quand j'ai vu que tous mes Tahitiens avaient pu partir, alors seulement, je suis parti à mon tour".

Le dernier des combattants de Bir Hakeim à quitter les lieux laisse derrière lui un champ de ruines… sur lequel se construira l'Histoire.

 

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